Comme le disait un des joueurs à Nice lors de l'Esteren Tour, qui incarnait Urvaan, "le temple, c'est pas compliqué : y a aucun interdit dans les six commandements principaux, à part vénérer d'autres dieux. Tout ce qu'on te dit, de quatre manières différentes, c'est d'être fidèle et pieux. Ensuite, on te demande juste de propager la parole et puis de modérer tes propres passions".
Comparé à "tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, tu ne porteras pas de faux témoignage" qui font partie des commandements fondamentaux du christianisme, c'est effectivement une foi qui recèle plus de possibilités d'interprétation (et d'hypocrisie ouverte). C'est tant mieux, elle est fait pour être jouable sans qu'on se prenne trop la tête.
Dans le même temps, toute organisation tend à produire des normes qui se greffent sur celles qui lui ont permis de voir le jour. Et par ailleurs, les gens qui veulent montrer qu'ils sont particulièrement méritants ont tendance à faire du zèle dans leur pratique, et souvent à inciter les autres à faire de même.
Donc, on a bel et bien un édifice d'ensemble qui s'avère assez formaliste, et même rigide à l'excès. Mais un tas de pratiques, d'interdits, de restrictions ne relèvent que de l'évolution du dogme, ou de son interprétation, comme toujours. Dans les faits, si un pj membre d'un des ordres du Temple prend femme, acquiert des biens, fait la guerre, etc. il n'y a rien dans les commandements fondamentaux qui le lui interdise. Il n'y a guère que les moines qui vivent retirés du monde et dans une forme codifiée obligatoire de restrictions et d'abstinences. Les autres sont bien plus libres, même si certains ordres (comme les sigires) se méfient de la plupart des aspects de la vie ordinaire - susceptibles de corrompre le fidèle - et que d'autres ont pragmatiquement considéré qu'ils étaient difficilement compatibles avec leur vocation (un vecteur est généralement un voyageur impénitent, difficile pour lui de posséder des terres, de fonder une famille s'il est sans cesse absent, etc...).
Dans les faits, même si nombre de pratiquants du Temple, et on y reviendra plus en détails dans la suite de la gamme, vivent leur foi de manière très ritualisée et empreinte de contraintes diverses, on est dans la pratique dans une situation bien plus souple et conviviale (du point de vue ludique) que s'il fallait interpréter des personnages obéissant tous à toutes les restrictions qui concernent, par exemple, le clergé catholique.
Le but est à la fois de jouer sur les travers du monothéisme mais en même temps de rendre cette faction intéressant à la fois du point de vue du meneur, et des joueurs. Elle est donc de fait, conceptuellement, bien moins monolithique qu'elle n'en a l'air, même si évidemment, selon les besoins du meneur, ce monolithisme peut s'avérer aussi réel qu'il est apparent

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Nous développerons par la suite davantage comment ça se passe de l'intérieur, et le fait que certains ont une interprétation bien plus rigide ou souple de l'Unique et de ses Ordonnances.