En fait, j'ai l'impression que parce qu'Esteren est un jeu de rôle d'ambiance et qui se veut réaliste, la concept même de "puissance de personnage" est dénigré, rabaissé. Et, par là même, le simple concept d'évolution palpable d'un personnage.
Par exemple, en tant que joueur, j'apprécie parfois commencer de rien, jouer un personnage "comme tout le monde", le challenge est très intéressant ! Néanmoins :
1) En tant que MJ, j'ai du mal à cerner des aventures possibles pour des persos débutants à la lecture du livre de base. Mais ca sera sûrement compensé par la lecture de la campagne officielle.
2) En tant que PJ (et que MJ), j'aime sentir la monté en puissance de mon perso, au niveau de l'xp. Je vais prendre deux exemples particuliers :
A Tenga, pas ou peu de px, difficilement investissables. Je m'en fiche, le perso est à la créa quasiment comme je l'imagine.
A Keltia, plus de px, une destinée héroïque, clairement, mais des combats qui restent mortels et une montée en puissance régulière mais pas trop rapide.
Cela pose deux prérequis : à l'échelle humaine, on peut créer un perso puissant dans son domaine, mais au détriment du reste ; ou à un niveau héroïque, créer un perso un peu plus fort que la moyenne, et en faire un surhomme.
Or dans Esteren, j'ai l'impression qu'on est dans un système où on créé un perso normal dont la montée en puissance n'est pas palpable. Comme dit plus haut, oui on peut gagner des alliés, des soutiens... Mais en Gwidre, ton allié ansaléir d'un village Osag, il te sera très utile ! Ca ne compensera pas des stats plus élevées.
C'est un sentiment gênant que j'ai eu : dans le système Esteren, les persos ne vont jamais avoir le niveau qu'on peut attendre pour jouer un rôle à un autre niveau que local, à moins de jouer des années de campagne. Et c'est déjà rare de jouer une campagne d'un an... Alors davantage, c'est une gageure.
Je pense que ce qu'a voulu dire Ginkoko, c'est "et si on veut créer un PJ un peu plus puissant, qui a du vécu, sans pour autant qu'il ne soit surbourrin ?" Et là, Clovis, avec tes 420px, tu me donnes clairement une piste intéressante !
Et il pose aussi une question qui je trouve est pertinente : "avec un jeu aussi mortel, est-ce intéressant d'avoir une telle marge de progression ?" A mes yeux, non. Déjà parce que soyons franc, 90% des joueurs vont mourir avant d'avoir leur première Discipline à 10, sans parler du reste. Ensuite parce que pour atteindre ce niveau, il faudrait un groupe qui ne fasse que du Esteren, deux fois par mois, pendant un an voire davantage ; encore une fois, 90% des groupes n'arriveront pas jusque là.
Donc cette marge de progression sert de carotte aux joueurs, à mettre en valeur des PNJs... mais pas aux PJs. Des PJs qui commencent faibles, et c'est un choix que je trouve très intéressant, et qui ne sentiront pas de changement réel, donc qui resteront faibles.
En ce cas, pourquoi même donner des pxs à chaque session de jeu ? Pourquoi ne pas se contenter de dire, à la fin de chaque année IG "au cours de l'année, tu as gagné tant de px à dépenser", pour l'entrainement hivernal, avec ou sans professeur (ce qui peut être une quête en soi).
Pour conclure, en fait, j'ai l'impression que "jeu d'ambiance" est ressenti comme incompatible avec "personnages puissants". Que jusque dans la distribution des px et leur dépense, on fait tout pour garder des personnages faibles, alors qu'ils ont des menaces juste surhumaines à affronter.
J'ai bien plus d'idées pour des personnages de puissance "moyenne à forte" (420px au niveau des PNJs du livre 2), que pour des personnages débutants, parce que je ne peux rien mettre en face.
Suis-je un mauvais MJ parce que, dans un jeu d'ambiance, j'aimerais avoir des PJs plus puissants qu'à la créa ? A vous lire, oui...
Désolé de ce pavé décousu, mais j'ai l'impression que vous faites un procès d'intention à Ginkoko parce qu'il a un problème que vous n'arrivez pas à comprendre malgré toute votre bonne volonté, parce que vous opposez "ambiance" et "puissance"... Et j'ai plusieurs exemples qui pourraient démontrer le contraire.
Et merci de m'avoir lu