Coucou,
Je voulais juste passer pour dire :
1 - la limite entre polythéisme / animisme / chamanisme n'est pas toujours très nette. On a des conceptions tendance animiste dans le polythéisme grec ancien (= la nature entière est vivante et animée) ; idem, le chamanisme peut cohabiter avec des tendance polythéiste ou animiste (bouddhisme tantrique par exemple), et d'ailleurs aussi certains éléments archaïques des rites grecs anciens et des formes de magie antique qui ont longtemps eu un lien étroit avec la religion...
... et pareil, polythéisme et monothéisme, ce n'est distinct que pour les théologiens, en pratique, le croyant qui prie les saints d'intercéder en sa faveur, c'est la même démarche que choisir tel ou tel dieu... etc.
Les catégories religieuses sont avant tout des outils cognitifs, des moyens de fixer la pensée, des raccourcis. Comme de dire que le vivant se sépare entre animal & végétal alors qu'il y a un paquet de trucs qui sont à cheval entre les deux et qu'on ne peut classer de la sorte.
2 - Vu les difficultés de communication, le replis sur soi de certaines vallées, ... il est vraisemblable que se développent des légendes locales, ou des rites locaux, des habitudes spécifiques dans un coin, et pas ailleurs.
Exemple facile : les communautés en bord de mer n'ont pas du tout la même vie que celles dans les montagnes (ressources & dangers différents). Dans ces conditions, la vie spirituelle est également influencée.
Dans le cas de la comparaison avec les anciens Celtes, il semble bien qu'il y ait un substrat commun dans toute l'Europe, mais également des tas de variantes régionales. Plus une identité culturelle locale est forte, plus elle acquiert / développe ses mythes, ses références... et progressivement elle dévie.
Plus près de nous, regardons le catholicisme, un mouvement religieux solidement encadré avec une vraie hiérarchie et un chef unique. En principe, toutes les conditions sont réunies pour que l'ensemble garde une vraie cohérence et unité... En pratique, le catholicisme d'Amérique latine ne s'est pas développé sur les mêmes focales que celui d'Irlande ou d'Afrique noire ...
Les cultures sont vivantes, autant que les sociétés, et les limites sont toujours floues, perméables...
Bref, on peut donner des tendances, mais au final, ce ne serait pas incohérent de tomber en Tri-Kazel, au gré d'un voyage, sur un courant demorthèn différents, quasi "hérétiques" convaincus d'être dans son bon droit et sans pour autant tomber sur des "morcails". Là dessus, au final, j'aurais tendance à dire en tant que Meneuse, de ne pas se mettre des bornes absolues qui bloquerait tout un pan d'adaptation créative au cours du jeu. Pis, les Personnages, ils ne connaissent que ce qu'ils ont vu, et un peu ce qu'on leur a dit. Les surprises sont toujours possibles, même dans ce qu'ils croyaient savoir...
3 - Pour les croyances du commun des mortels... En gros ce que les gens "normaux" veulent, c'est de la sécurité, des mécanismes par lesquels ils pensent pouvoir un peu limiter le chaos imprévisibles de ce qui leur arrive. Ils veulent manger, ne pas mourir de froid, éviter la maladie, les feondas... Fatalement, les rituels, les tabous, les légendes vont tourner autour de ces préoccupations, de manière explicite ou implicite. Là, ça n'a rien d'extraordinaire, si on regarde un peu partout sur Terre, il y a les théologiens / philosophes / ... qui cherchent à concevoir un système global cohérent ... et à côté, le quidam lambda veut juste vivre tranquille, en bonne santé, avec une jolie femme, de beaux enfants, être à sa place dans son groupe social ... Quelle que soit la religion (ou même l'absence de religion, car ces attentes sont plutôt universelles), elle doit y répondre.
J'ajouterais que côté Celtes, et même avant et à côté, pour ce qu'on peut en savoir, il y a eu une nette différences entre les spéculations savantes et le message simple, éducatif, donné à la population. Suffit de penser à la politique, la religion du peuple, c'est un ensemble de règles claires, de slogans, parfois caricaturaux et à la limite d'aller à l'encontre des considérations plus profondes & subtiles du courants. Une religion abstraite n'implique pas de croyances abstraites au quotidien, il faut un message clair et intelligible, c'est surtout ça le cœur du métier de prêtre / demorthèn / autre
Iris, arrivée après la bataille