Les Ombres d'Esteren - Forum officiel

Salut à tou.te.s,
Je potasse sévérement les règles et l'univers du tome 1 pour lancer une campagne bientôt. Comme j'ai décidé de zapper la magie (côté PJ) pour typer la partie très différemment de Donj' et inciter aux métiers variés, ça fait moins de règles à avaler.

Bref. Question sur la santé mentale : comme c'est moi (le Meujeu) qui gère les jauges des joueurs (ce qui est une très bonne idée), comment ces derniers peuvent-ils répercuter la descente vers la folie de leur perso ? Pour les hallucinations je veux bien - mais pour des choses comme la paraonïa ou les phobies, à part dire "tu as très peur de..." ça me paraît bien pauvre en comparaison du jeu que pourraient développer mes joueurs.
Ais-je un autre choix que de leur donner la gestion de leur santé mentale pour leur permettre de la jouer ?

Merci de votre aide.

Bonjour Saint Epondyle!

Il y a autant d'interprétations des troubles mentaux qu'il y a de joueurs, à mon avis. Je recommande de laisser aux tiens la liberté de jouer leur folie comme ils l'entendent, avec quelques règles du genre "obligation de prendre en compte le trouble en priorité" ou "une interprétation réussie de la folie peut rapporter des points d'XP". Ca les motivera à creuser la question du comment leur personnage vit la lente descente dans la démence.

Pense quand même à les brieffer avant sur les trois stades de la folie (symptôme, syndrome et "complètement barjot") afin qu'ils sachent la gravité de leur état mental et puisse le jouer comme il faut!

Hello, et bienvenue ici Saint Epondyle!

Le meilleur conseil que j'aurais à te donner pour ça est d'adapter tes descriptions à tes joueurs en fonction de leur état mental.

J'avais par exemple un personnage colombophobe (phobie des pigeons) à ma table. Et à chaque fois qu'il rencontrait un pigeon, je faisais une description bien glauque juste pour lui (du genre le pigeon le fixe lui spécialement, avec son oeil fixe, rond et rouge... avec limite une lueur malsaine dans le regard et tout...).

Pour la paranoïa, ne pas hésiter à aller dans le sens du joueur lorsqu'il la joue, limite en en rajoutant une couche. Et lorsqu'il ne la joue pas, adapter les descriptions en incluant le fait qu'on cherchera forcément à lui nuire.

Une jolie femme lui fait un sourire? "Et si elle en voulait à ta bourse?"
Une ballade en forêt? "tu sens une présence tapie dans les buissons..."

etc etc.

En bref, suscite l'état d'esprit adéquat chez tes joueurs en adaptant tes descriptions pour chacun.

Salut à vous et merci pour l'accueil.

> Pour ce qui est de briefer les joueurs c'est en effet prévu. On débute à Esteren mais on joue depuis pas loin de 15 ans, donc je ne m'en fais pas là dessus.

> Sauf que mon problème reste assez insoluble : si je veux leur permettre de (sur)jouer leurs Voies à cause de troubles mentaux, ça induit forcément qu'ils connaissent leur santé mentale non...?

A+

Sur ce point oui.

De mon point de vue, cachez l'état de santé mentale au joueur reste un secret de polichinelle. D'une tu ne peux pas, uniquement à la description, provoquer les bonnes réactions du personnage. Il faut qu'il soit au courant. De plus, si tu veux qu'il y ait une progression dans sa folie qui ne soit pas artificielle, il faut non seulement qu'il soit au courant, mais aussi de quel degré de folie. De là à lui mettre la jauge sous le nez, il n'y a qu'un pas. Autant se simplifier la vie et la leur laisser à gérer.
Gardes-toi simplement la gestion de l'aggravement de leur folies, une feuille récap de chaque personnage de ton côté pour se rappeler ce que tu dois introduire dans le récit pour justement donner de l'eau à son moulin, c'est déjà largement assez à gérer pour toi. Laisses leur la jauge...

Fafi06 a écrit : Gardes-toi simplement la gestion de l'aggravement de leur folies, une feuille récap de chaque personnage de ton côté pour se rappeler ce que tu dois introduire dans le récit pour justement donner de l'eau à son moulin, c'est déjà largement assez à gérer pour toi. Laisses leur la jauge...

Ah oui c'est pas bête de gérer des deux côtés. Comme ça ils aggravent eux-même leur cas, et je déclenche des épisodes particuliers si besoin. Bon, ça fait un truc de plus à penser mais ça en vaut la peine.

Salut Saint Epondyle,

Tout d'abord, si tu as des conseils à demander aux autres MJ de la communauté, n'hésites pas à demander un accès "Meneur" qui te donnera accès au sous-forum "secret" (si ce n'est pas déjà fait).
Ton topic ne traite pas d'un sujet sensible mais il se peut que dans un proche avenir, tu aies besoin de conseils réservés à un public averti

Pour ce qui est de ta question, voici ma façon de gérer, qui est un exemple parmi beaucoup.
Pour ma part, j'ai décidé de couper la poire en deux :
- pendant un scenario, je gère les jauges des Personnages.
Quand ils passent un cap, j'adapte mes descriptions pour ce joueur, et je prends à part les autres pour le montrer que leur ami se comporte étrangement. Généralement, l'interprétation est assez claire.
- une fois le scenario terminé, s'ils ont le temps de se reposer, je réduis les jauges de trauma provisoire, et éventuellement les permanentes s'ils ont l'occasion de se soigner.
Une fois cela fait, je mets à jour leurs fiches de perso sur Corahn Rin pour qu'ils aient leurs nouveaux score de Trauma.

Pour aider à leur interprétation et notamment aux passages d'état, je leur ai donné les cartes de santé mentale réalisées par Absinthe et que tu peux toujours trouver sur le blog d'Esteren, normalement.

Par ailleurs, j'ai attendu le deuxième scenario pour expliquer véritablement la santé mentale aux joueurs. Je l'ai géré de mon côté mais j'ai préféré les laisser intégrer le reste (système de règle, univers...) avant d'appuyer sur ce point.

Je reste persuadé qu'il y a moyen de tout gérer via le descriptif, sans jamais montrer la jauge aux joueurs.

Et même si un joueur un peu observateur peut effectivement plus ou moins deviner où en est son personnage, cela présente à mes yeux trois gros avantages :

1) Le joueur est toujours dans le flou. C'est comme cacher les Pvs : on peut faire des estimations, mais jamais savoir si on est à un point d'un cap irréversible...

2) cela oriente clairement le jeu sur le narratif et l'ambiance, en camouflant au maximum les aspects techniques et mécaniques du jeu au profit de l'histoire elle-même

3) cela soutient l'interprétation du joueur de l'intérieur : plutôt que de devoir jouer d'une certaine façon parce qu'il doit être conforme avec sa jauge, il le fera parce que le vécu de son personnage (les crises feront à ce sujet l'objet de descriptions soignées et marquantes) et l'ambiance mise en place par les descriptions du meneur l'y poussent naturellement.

C'est en tous cas de cette façon que j'ai géré et gèrerais encore les choses à l'avenir.

A vous de voir la méthode qui vous convient le mieux, cela dit!

Nepharius a écrit :Salut Saint Epondyle,

Tout d'abord, si tu as des conseils à demander aux autres MJ de la communauté, n'hésites pas à demander un accès "Meneur" qui te donnera accès au sous-forum "secret" (si ce n'est pas déjà fait).
Ton topic ne traite pas d'un sujet sensible mais il se peut que dans un proche avenir, tu aies besoin de conseils réservés à un public averti

Pour ce qui est de ta question, voici ma façon de gérer, qui est un exemple parmi beaucoup.
Pour ma part, j'ai décidé de couper la poire en deux :
- pendant un scenario, je gère les jauges des Personnages.
Quand ils passent un cap, j'adapte mes descriptions pour ce joueur, et je prends à part les autres pour le montrer que leur ami se comporte étrangement. Généralement, l'interprétation est assez claire.
- une fois le scenario terminé, s'ils ont le temps de se reposer, je réduis les jauges de trauma provisoire, et éventuellement les permanentes s'ils ont l'occasion de se soigner.
Une fois cela fait, je mets à jour leurs fiches de perso sur Corahn Rin pour qu'ils aient leurs nouveaux score de Trauma.

Pour aider à leur interprétation et notamment aux passages d'état, je leur ai donné les cartes de santé mentale réalisées par Absinthe et que tu peux toujours trouver sur le blog d'Esteren, normalement.

Par ailleurs, j'ai attendu le deuxième scenario pour expliquer véritablement la santé mentale aux joueurs. Je l'ai géré de mon côté mais j'ai préféré les laisser intégrer le reste (système de règle, univers...) avant d'appuyer sur ce point.

Ceci dit, cette technique a quand même un certain drowback il me semble. De façon à pouvoir décrire des scènes de façon différente, tu es obligé de séparé le "malade" du groupe et de lui faire une description différente. Pour peu que tu insistes sur le côté lovecraftien du jeu, tu finis par faire autant de version personnalisées que de joueurs. Ca tient plus du récit personnalisé que du jeu autour de la table...
En tous les cas, je m'évite bien cette tâche. je préfère au contraire leur laisser eux-même changer leur réactions à une scène tout à fait banale et laisser les autres s'interroger sur le pourquoi. La technique de la jauge n'est qu'une matérialisation numérique, le final reste le même, donc pourquoi s'embêter à le cacher....
(et même mieux, en général, ils en jouent beaucoup et ça donne de sacrés scènes quand chacun comprend en tant que joueur que le PJ de l'autre pête les plombs et qu'ils savent pertinemment pourquoi sans pouvoir y faire quoi que ce soit...)

C'est vrai que la gestion de la santé mentale par les joueurs a le mérite de simplifier. Simplement, on perd le côté incertain et on est obligé de jouer avec des gens qui savent y faire.