Quelques sources d'inspiration...

[Alyanna]

Et je ne sais pas si c'est intéressant mais je me fais des petites images pour chaque personnage de mon groupe, dans ce genre :

Mon Sigire :

(J'ai volontairement omis toute référence à l'hexcelsis dans celui là, les autres joueurs ignorant a ce moment que je jouais un uniciste)


Mon occultiste :



La Ionnthèn :


Le varigal :


Les autres joueurs ont bien aimé, ça leur permet de se représenter un peu leur personnage, pour ceux qui n'en avaient pas une image claire, et ceux des autres, tout en laissant une grande part d'interprétation personnelle.
Généralement, je finis aussi par en faire des versions plus sombres
Pour les anglophobes, j'ai pris des phrases toutes faites mais il serait tout à fait possible de les faire soi-même.

[Agent Pir]

Pas mal, j'apprécie l'idée - pour moi qui regrette amèrement d'être incapable de dessiner quoi que ce soit, c'est une alternative sympa...

[Absinthe]

Même un bon conteur ne peut rivaliser avec une image.
Il y a un truc très drôle à faire une fois avec ses joueurs : décrivez un lieu comme vous le faites d'habitude et à la fin de votre description, demandez à vos joueurs de dessiner en plan et annotations ce qu'ils ont entendu (chacun de leur côté). Le résultat est toujours assez drôle, entre les oublis importants, les ajouts étranges et les déformations .

Pour revenir au support visuel, je trouve qu'il permet de plus se concentrer sur les émotions qui s'en dégagent (pour les lieux imprégnés) et sur ce que vous souhaitez faire ressentir à vos joueurs. De même que dire qu'il s'agit d'une forêt touffue où il est difficile de se déplacer, une photo est encore plus "parlante" (n'est-ce pas Iris ? ) Il en est de même avec des portraits (bien que je trouve pas toujours facile de trouver des personnages au visage quelconque ^^).

Et puis, je trouve intéressant ce qui peut s'imaginer autour d'une image. Par exemple, si on prend l'image de l'individu sur le chemin de forêt du Varigal, j'y vois au moins deux titres :
- seul dans la forêt et dans le froid
pour une description ou un personnage se retrouve seul en forêt

- rencontre étrange sur le sentier
pour une description du groupe rencontrant une entité ou un individu

Ce lieu m'inspire une forêt, mais pour d'autres il s'agira peut-être du bosquet d'un domaine familiale ou d'un lieu onirique ou symbolique vers un ailleurs, ...

[Alyanna]

Effectivement, je trouve parfois compliqué de trouver des portraits de gens "normaux", c'est à dire ni particulièrement beaux ni avec un type de visage trop "spécial". Pour eux, peut être vaut-il mieux trouver directement des images de personnages secondaires dans des films ?

Absinthe, c'est exactement ça, d'ailleurs tu remarqueras que mes "images" pour les personnages visent plutôt à donner une ambiance. Il n'y a qu'à l'occultiste que j'ai donné un visage, et je crois que c'est parce que, ne l'ayant pas encore jouée, j'ai plus de mal à me la représenter (y compris mentalement parlant).
Pour les PJ, et peut être même les pnj importants, je pense qu'il peut être mieux de laisser les joueurs s'imaginer ce qu'ils veulent, en leur donnant seulement quelques directions. Ainsi, chacun se fait sa propre idée, comme avec des livres, et je crois que tout le monde connaît la déception de voir un personnage qu'il aime représenté trop différemment de l'image qu'on en avait. Ce que tu dis sur les cartes me fait penser à la même chose qui est arrivée avec un personnage, clairement décrit comme blond mais qu'on a tous imaginé brun Comme quoi, on retient vraiment ce qu'on veut.
Pour l'image de la forêt, moi j'y plutôt un personnage perdu dans quelque chose de trop grand, trop puissant peut être, pour lui. Une sorte de confrontation de l'homme à l'immensité de la nature. D'ailleurs, j'imaginais forcément la silhouette de dos et même en essayant, je n'arrive pas à l'imaginer de face, comme un inconnu attendant le groupe

[Absinthe]

C'est ça que je trouve génial avec une image (dessin ou photo) et par extension avec l'art !

[Petit HS : on]
Un jour, j'étais à une expo de peintures abstraites d'un artiste (dont j'ai oublié le nom ) et j'étais devant une de ses œuvres et il s'est approché et à commencé à m'expliquer le concept et là je lui ait dit du genre :
- stop ! j'en ai rien à foutre de votre concept. Votre œuvre me parle ou pas, ce que je regarde ne vous appartient plus et ce qu'elle me raconte n'est pas la même chose qu'à une autre personne ni à vous même...
Bon, les autres personnes dans la salle, du "prout-prout" pour la plupart on voulu que je sorte et en disant que j'y connaissais rien à l'art, mais l'artiste a dit de laisser tomber. Mais, lorsque je suis parti, il m'a dit : "merci, sincèrement, ça fait du bien" - avec un regard par dessus son épaule pour les autres (j'ai gardé sa phrase en mémoire et ça date de 20 ans ).
[Petit HS : off]

Si une image peut m'inspirer, le mieux pour moi reste la musique cependant .

[Fafi06]

Eh bien vous voyez, moi je fais l'inverse. Je préfère souvent ne pas donner d'image. Elle canalise l'attention de la personne sur ce que je voudrais qu'elle voit au lieu de lui laisser le soin d'imaginer elle-même la scène décrite.
Chacun a probablement sa propre image de ce qui est décrit et chacun se l'imagine à sa sauce.
Quand vous décrivez une princesse comme doté d'une beauté éclatante mais froide. C'est implicite. Peu importe que vous la voyiez blonde, brune, fine ou en chair, en robe bleue verte ou rouge, à la limite, ce n'est pas important. Chacun y collera sa propre version de l'archétype décrit et l'intègrera à sa vision de la scène. En collant dessus une image que j'aurai moi-même choisi, je colle mes a priori sur la vision, et un autre ne percutera pas dessus parce que l'image que je lui propose n'entre pas en résonance avec sa perception.

Alors oui, je ne nie pas l'effet de présenter certaines choses, et encore moins quand la scène va nécessiter une cohérence spatiale (genre sur du D&D durant les combats), ceci dit, même sur du 7e Mer, on peut se permettre de tout verbaliser sans même représenter la scène en réel. Et c'est là la liberté du joueur de pouvoir intégrer ce qui l'intéresse à la description. Du coup la vision se partage et se construit ensemble au lieu d'être posée et subie... Pourquoi il ne devrait pas y avoir de buisson sur les bords de la route parce que ma photo de forêt n'en montre pas ? Pourtant, cela aurait été intéressant pour les joueurs de pouvoir en placer là. Mais avec la vision préconstruite d'une image, ne serait-ce même que l'idée de dire qu'il pourrait y avoir des buissons là ne viendra pas...

Voilà j'ai lancé le débat...

[Arthus]

En fait, tout se résume à la relativité des perceptions de chacun, qui s'applique aussi bien aux supports visuels qu'aux descriptions orales.

Ce qu'illustre très bien l'exemple d'Absinthe (et c'est assez rigolo, mais j'ai aussi vécu une expérience similaire dans une galerie d'art en interprétant un tableau avec un vieux monsieur dont j'ignorais qu'il en était l'auteur...)

[Absinthe]

Pour avoir joué des années sans aucune image et encore aujourd'hui, je suis d'accord avec toi Fafi . Pour préciser ma démarche, la plupart du temps, si je garde une image ou une photo, c'est parce qu'elle m'inspire un personnage, un lieu, un évènement, etc (que je n'utiliserai peut-être jamais, mais sur le coup j'ai visualisé quelque chose dans une partie) ; je me dis rarement "bon, il faut que je trouve une image à ce pnj" car, bien qu'il y ait des centaines de milliers d'illustrations de personnages sur internet, trouver celle qui correspond à ce que j'ai en tête est une gageure.

Par contre, comme tu le dis, tout est sujet à interprétation (qui est le principe même de la communication : ce que je pense, ce que je veux dire, je que j'énonce, ce que l'autre entend, ce qu'il comprend, ce qu'il pense que je voulais dire.). Si la plupart du temps, ce n'est pas gênant que chacun imagine ce qu'il souhaite, ça peut parfois amener à une perte de dynamisme lorsque les différences sont trop importantes.
Une petite anecdote arrivée en partie il y a peu :
Nous sommes dans un palais. Le MJ nous décrit les grandes pièces, très hautes avec de grandes fenêtres. Et durant notre séjour, nous sommes attaqués de l'extérieur par des créatures. Un des joueurs se cache accroupi sur la droite d'une des portes donnant accès à la pièce où nous sommes... sauf que là il y a eu un soucis de visualisation du décors :
- pour le meneur : les fenêtres descendaient jusqu'en bas.
- pour le joueur : il y avait la hauteur d'un bon mètre à la base de la fenêtre.
Donc, la description de la scène à fait que le joueur s'est fait attaquer à travers la vitre (en gros il était caché derrière une baie vitrée). Il y a bien sûr eu interruption de la scène parce que le joueur ne comprenait pas ce qui se passait.
Tout ça pour dire, que les descriptions sont très importantes et doivent toujours être travaillées .


Et puis il y a l'atout majeur des illustrations qui est le gain de temps de la description lorsqu'on ne peut plus se permettre des parties dépassant 3 heures .

[Alyanna]

Fafi, ça rejoint ce que je voulais dire, je me suis peut être mal exprimée Je préfère une image qui laisse place à l'imagination, qui suggère sans tout montrer. Une silhouette par exemple, une personne de dos... et le reste laissé à la description. D'ailleurs, d'un point de vue de mj (donc pas pour Esteren, mais bon), j'aime avoir une idée très précise de ce que je propose, mais sans l'imposer aux autres. Pour le coup, les images me servent réellement d'inspiration, pour m'aider à choisir ce que je veux en retranscrire par la suite. C'est ce que je voulais dire par ambiance, d'ailleurs. Je pensais à des sources d'inspiration pour servir à alimenter vos descriptions par exemple. Après, je propose une sélection, chacun s'en sert comme il veut
Je pense d'ailleurs que ça doit se faire naturellement, même si on présente une image bien précise aux joueurs.
Je m'explique : vous présentez un personnage récurrent à vos joueurs en leur montrant une photo. Dans les minutes qui suivent, tous les joueurs auront l'image en tête. Par contre, la prochaine fois que le personnage réapparait, ils se souviendront de ce qu'ils auront "choisi" de retenir, de ce qui les aura le plus marqué. Bien sûr, cet exemple ne marche pas pour le pnj croisé deux minutes ou la photo de la forêt dans laquelle ils sont, mais je pense qu'au fil du temps, chacun "personnalise", volontairement ou non (ça m'arrive d'ignorer volontairement des détails qui ne me plaisent pas, comme pour l'exemple du personnage blond ), sa représentation des choses.