[Nouvelle terminée] La Vieille Tour

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Nico du dème de Naxos
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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Nico du dème de Naxos » 23 nov. 2011, 22:22

Après un long silence, voilà enfin la suite de la nouvelle. Un morceau plus conséquent que les autres fois, que je ne désespère d'ailleurs pas d'augmenter significativement dans les prochains jours.

https://sites.google.com/site/rolesdere ... eille-tour

Bonne lecture ! :D
"La masse ténébreuse du Boischandelles se dressait contre l’horizon tel un mur de nuit. Derrière lui, les moutonnements sombres des collines se mêlaient aux vallées envahies par l’ombre." (La Vieille Tour)

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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Nico du dème de Naxos » 10 déc. 2011, 14:15

Un troisième personnage - connu voire bien connu de la plupart d'entre vous - fait son apparition.

Bientôt, les fils de l'intrigue vont se nouer. Mais le dénouement en lui-même est encore loin.

Bonne lecture :

https://sites.google.com/site/rolesdere ... eille-tour
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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Nico du dème de Naxos » 18 déc. 2011, 11:13

"La masse ténébreuse du Boischandelles se dressait contre l’horizon tel un mur de nuit. Derrière lui, les moutonnements sombres des collines se mêlaient aux vallées envahies par l’ombre." (La Vieille Tour)

Kervan
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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Kervan » 21 déc. 2011, 17:27

Superbe! Une version plus dangereuse de moine que ceux de Tuath, j'adhère et j'adore! Vivement la suite!

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Message par Nico du dème de Naxos » 21 déc. 2011, 21:14

Merci beaucoup Kervan. :D

Je serai bientôt en congés aussi devrais-je pouvoir de nouveau m'atteler à la rédaction de cette longue nouvelle.

Ca paraît étrange de dire ça, mais je suis moi-même impatient de découvrir la suite. On a beau préparer une trame, les personnages parviennent toujours à la faire dévier...
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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Lànn » 28 déc. 2011, 22:21

je ne me suis mis à Esteren que depuis peu mais je pense m'être suffisamment infusé pour comprendre les subtilité de ce récit.

Eh bien du coup, chapeau bas, cette nouvelle est vraiment d'un autre niveau que tout ce que j'aurait pu écrire ... :)

On arrive vraiment à ressentir les émotions et la psyché des personnages.
Et on ressent tout autant le coté sombre et oppressant d'Esteren.

Vivement la suite ;)
Lànn Mac Liadon, Barde, Chroniqueur et Voyageur.

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Message par Nico du dème de Naxos » 29 déc. 2011, 11:16

Merci beaucoup Lànn !

J'espère ne pas te décevoir avec la suite du récit, qui va être encore assez long.

Sinon, je me posais la question, ton pseudo est-il une adaptation celtisante du Lan de la Roue du Temps (le lige de Moiraine) ?
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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Lànn » 29 déc. 2011, 12:35

N'ayant pas lut la roue du temps ce ne peu pas être le cas ... :)
En fait c'est une adaptation de Lyam, des chroniques de Krondor ... je sais ça ne ressemble pas ;) mais je ne me rappelait plus trop l'orthographe :oops:
Lànn Mac Liadon, Barde, Chroniqueur et Voyageur.

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Re: [WIP-Nouvelle] La Vieille Tour

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Message par Nico du dème de Naxos » 29 déc. 2011, 13:10

Je n'ai pas lu Les chroniques de Krondor, mais on m'en a dit le plus grand bien.

Merci de ta réponse en tout cas.
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Message par Nico du dème de Naxos » 02 févr. 2012, 20:38

Après un long mois de silence, me voici enfin de retour avec la suite.

Qu'est-ce que la Vieille Tour. Réponse ici :

https://sites.google.com/site/rolesdere ... eille-tour

Nouveauté : la nouvelle, dans son état actuel, est dispo en version Word (pièce-jointe à télécharger en bas de page)

Ou là :

De l’orgueilleuse place-forte qui durant des siècles avait surveillé l’accès à la riche vallée de Caimh-Logën, ne demeuraient aujourd’hui qu’une tour décapitée flanquée d’un long mur éboulé et rongé par la mousse. Cyclopéenne, la construction avait été bâtie à l’aide de pierres de dimensions phénoménales, qu’une dizaine d’hommes auraient été bien en peine de manipuler. Sa fondation remontait, si l’on en croyait la tradition locale, à une époque bien antérieure à la création des Trois Royaumes et n’était en rien le fait de l’homme. Ses derniers propriétaires, les Mac Kayltar, branche cadette de la famille royale reizhite, étaient venus s’y établir aux environs de l’an 200 et ne l’avaient plus quittée jusqu’à la Guerre du Temple.

Bien que d’allure intimidante, la forteresse, usée par les siècles, n’avait pas été en mesure de repousser l’invasion gwidrite lorsque la guerre avait été déclarée. Située à quelques kilomètres de la frontière entre Reizh et Gwidre, elle avait été en première ligne pour subir les assauts des troupes galvanisées par les exhortations des prêtres du Temple. Au départ, il n’avait pas été dans les intentions des militaires de s’attaquer à la citadelle. Mais il s’était avéré que le hasard avait mené un bataillon égaré - et passablement éméché - sur une énorme brèche dans le mur est de l’édifice, qu’on avait tenté tant bien que mal de dissimuler.

La massive place-forte et ses occupants s’étaient très vite inclinés devant la démonstration de force et de fanatisme des attaquants. Quelques Mac Kayltar récalcitrants avaient été massacrés pour l’exemple, incitant le reste de la famille à l’humilité d’une reddition inconditionnelle. Durant la guerre, les Mac Kayltar étaient restés les hôtes forcés des hommes qu’on avait laissés pour tenir la place-forte, puis, lorsque les hostilités avaient pris fin après d’interminables et sanglants combats, étaient retournés à Baldh-Ruoch d’où leur famille était originaire. Seule manquait à l’appel la comtesse Fionna, si l’on exceptait les « morts pour l’exemple » au début du conflit.

La mort de la comtesse était demeurée une énigme. Un beau matin, on l’avait retrouvée, nue dans la cour principale de la forteresse, le visage livide, des marques violacées autour du cou et de profondes entailles sur les cuisses et le ventre. Une enquête avait aussitôt été diligentée par le commandant de la citadelle, qui obéissait en vérité aux ordres du chevalier-lame chargé par sa hiérarchie de l’épauler. Jamais le coupable n’avait pu être trouvé, mais une rumeur persistante insinuait que la comtesse n’était ni farouche ni avare de ses charmes et que beaucoup avaient su en profiter durant les longs mois passés à errer aux quatre coins de la citadelle dans l’attente que la guerre se termine. L’enquête avait conclu que le meurtre avait été commis par un rôdeur qui, à la faveur de la nuit et de l’état de délabrement grandissant de la muraille, avait pénétré dans la cour et surpris la comtesse dans sa promenade nocturne.

Mais les soupçons s’étaient un temps portés sur certains membres de la famille Mac Kayltar, qui, pour diverses raisons, auraient eu motif à éliminer la comtesse. Seulement, ces pistes s’étaient avérées trop fragiles à la lumière des interrogatoires auxquels avaient été soumis les suspects. Tout comme les accusations formulées contre plusieurs soldats, dont le passé émaillé de violences diverses les désignait comme de plausibles bourreaux.

Après deux semaines d’enquête minutieuse - du moins aux dires du commandant qui l’avait conduite - le meurtre de la comtesse avait été classé au rang des affaires élucidées, ce qui avait semblé arranger tout le monde. La faute incombait à un parfait inconnu sur lequel on avait été bien en peine de mettre la main, une vague silhouette errante armée d’un couteau de chasse, violeur et assassin.

Ce fantôme avait pris de la consistance au fil des ans, tandis que la forteresse, comme sous l’effet d’un sortilège, s’écroulait de toutes parts. Comme si l’ombre tueuse avait aspiré la vitalité de l’antique place-forte pour acquérir plus de substance.

Aujourd’hui, on la rendait responsable de plusieurs meurtres particulièrement atroces qui avaient été commis dans les environs au cours des vingt dernières années. Il s’agissait toujours d’individus isolés, hommes ou femmes, qu’on retrouvait gisant dans une mare de sang, le corps mutilé par des coups d’une rare sauvagerie. Le plus souvent, leur visage était méconnaissable, l’assassin s’étant acharné sur lui, comme pour faire disparaître jusqu’aux dernières traces de leur identité.

C’était toutefois bien commode de faire porter la responsabilité de ces meurtres sur un spectre insaisissable. On ne recherchait ainsi nul coupable et comme il s’agissait de voyageurs de passage, dont personne d’importance ne risquait de s’inquiéter, leur mort était aussitôt mise sur le compte de l’assassin fantomatique.

Un mince sourire effleura les lèvres d’Osric tandis qu’il observait de son seul œil valide la lumière blafarde de la lune caresser les énormes pierres du dernier mur encore debout de la citadelle. La Vieille Tour, comme on l’appelait maintenant, n’était plus qu’une ruine à laquelle s’accrochait son lot de légendes sanglantes et de rumeurs plus ou moins extravagantes. Mais dans tous les cas, la mort mystérieuse de Fionna Mac Kayltar et l’ombre meurtrière faisaient partie du décor et même les plus sceptiques tenaient pour acquis que les lieux n’étaient pas sûrs.

Le regard d’Osric s éleva vers ce qui restait de la tour proprement dite, coupée dans son élan vers le ciel par les ravages du temps. Les étages au-delà du premier s’étaient effondrés depuis longtemps, victimes de la lèpre qui avait rongé la citadelle après le départ des Mac Kayltar pour Baldh-Ruoch. Bien qu’il fût très jeune à l’époque, Osric se souvenait encore de la splendeur des hauts murs de Mar-Logën, de la force souveraine de ses tours colossales qui montaient à l’assaut des cieux comme pour les défier. Ce n’était pas tant qu’il fût impressionné que sincèrement admiratif de la vigueur et de la puissance de la citadelle. Elle lui avait inspiré un profond respect ainsi qu’une fierté démesurée. Ce n’était pas évident de décrire précisément quels avaient été ses sentiments autrefois, mais il était certain que la citadelle ne l’avait jamais effrayé. Bien au contraire, sa vision lui avait apporté une certaine quiétude, parfois même une profonde sérénité, qui l’avait laissé plongé dans de longues méditations dont seuls finissaient par le sortir les appels de ses parents désireux de rentrer au village.

Ces épisodes dataient de la fin de la fin de l’année 863, alors que la Guerre du Temple s’acheminait doucement vers la défaite de Gwidre et que les soldats ennemis tenant Mar-Logën ne désiraient plus qu’une chose, rentrer au pays pour revoir leurs familles. Osric avait pu caresser les antiques rocs des murs de la citadelle sans que les gwidrites se montrent hostiles ou méfiants. Âgé de neuf ans à l’époque, il était encore à l’âge sensible où l’on s’émerveille de la nouveauté, du moins étaient-ce les mots que ses parents lui répétaient sans cesse, comme pour nier la réelle attirance qu’exerçait aussi sur eux la citadelle. Car Osric n’était pas dupe : il avait surpris les yeux brillants de son père et le visage ému de sa mère tandis que la présence de Mar-Logën agissait sur eux ; comme elle agissait, peut-être encore plus fort, sur lui.

Aujourd’hui, le temps de la splendeur était aboli. Mais parfois, un rayon de lune ou de soleil révélait au milieu de la mousse, des brunâtres trainées laissées par la pluie, des trous creusés conjointement par le vent, la végétation et la faune un éclat de la gloire d’antan de la forteresse. Alors, Osric revenait, le temps d’une extase, arpenter les abords de Mar-Logën, s’immergeant complètement dans sa vision. Il en ressortait les yeux pleins de larmes, mais elles exprimaient sa joie et non sa peine, car il savait que, quelque part dans son cœur, la véritable Mar-Logën existait encore.

La Vieille Tour était devenue un repaire pour tous les individus jugés indésirables par la société : brigands, mercenaires à la recherche d’un employeur, criminels itinérants, prisonniers évadés… s’étaient succédés au fil des ans, vaguement inquiets de la menace du fantôme. Certains d’entre eux avaient d’ailleurs perdu la vie dans des conditions qui rappelaient les meurtres imputés à l’assassin de Mar-Logën, mais cela avait rarement décidés leurs compagnons à quitter les lieux.

Osric vivait ici depuis qu’il avait choisi d’abandonner la vie en communauté pour une existence érémitique. Ceux qui l’avaient connu autrefois ne le considéraient plus que comme un marginal étrange et éventuellement une menace. Mais il se moquait pas mal de ce qu’on pensait de lui. Tout ce qui lui importait était de demeurer près de Mar-Logën. En vérité, il s’en sentait le gardien, et essayait de la protéger. Ce qui d’ailleurs le faisait rire, car ses efforts dérisoires n’avaient rien pu contre les forces de l’entropie qui avait changé la forteresse en ruines. Cependant, il sentait obscurément qu’il devait demeurer près de l’antique construction, que ses dernières pierres encore en vie avaient besoin de lui pour accomplir une ultime tâche. Osric se sentait dans la même position qu’un fils veillant un parent mourant, et rien n’aurait pu lui faire quitter le chevet de la Vieille Tour.

La lune fut soudain avalée par un nuage et Mar-Logën disparut dans les ténèbres. Mais Osric continuait de distinguer les murmures sourds des pierres, qui vibraient à ses oreilles et faisait vibrer son cœur.
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