Demorthèn en Gwidre

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Tosheros
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Demorthèn en Gwidre

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Message par Tosheros » 21 févr. 2011, 23:58

Je cherche pas forcément une réponse stricte ou officielle, j'ai juste une interrogation qui en fait dépend plus de la légalité des croyances Demorthèn en Gwidre et j'en appelle aux opinions et réflexions des différents gens d'ici.

A la base je me demandais s'il paraissait vraisemblable qu'enterrer ses morts selon des rites Demorthèn soit toujours autorisé en Gwidre, et que l'action du Temple visait plus à marginaliser ces rituels païens sans toutefois intervenir si c'était conforme aux désirs des proches du défunt, ou si des non-croyants en la parole de Soustraine devaient pratiquer ces enterrement en cachette (voire après un premier enterrement religieux).

Et globalement, je me demandais dans quelle mesure le culte des esprits et les Demorthèn étaient tolérés du point de vue de la loi.
Je parle bien sûr pas du point de vue social, où je pense qu'un Demorthèn se fera massacrer à la moindre disparition d'enfant dans un patelin où les prêtres ont toute leur influence, et où un prédicateur n'aura pas de mal à pousser les foules à abattre les menhirs.
Je parle juste du point de vue des autorités : Est-il illégal de ne pas vouer un culte au Créateur? Est-ce qu'on a le droit de suivre les principes de vie enseignés par les Demorthèn tant qu'on empiète pas sur le mode de vie des croyants? Est-ce qu'un Demorthèn, même étranger, peut se faire arrêter par les autorités s'ils découvrent qu'il a des Ogham?

C'est des questions pour lesquelles j'ai moi même tranché pour pas mal de points mais j'aimerais bien connaître les avis des uns et des autres. D'où un fred à part entière et pas juste une case de plus dans le fred des questions...
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shurat
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par shurat » 22 févr. 2011, 02:39

En fait je pense que sa dépend de comment tu joue le Temple:

-Si tu la joue flamme moyennageuse et Inquisition, la place des Démorthéen va être limité en Gwidre. Ils vont donc rester au secret et joueront ainsi au chat et à la souris.

-Tu peux la jouer aussi culte paien, le Temple est pas d'accord avec mais ne les attaque pas réellement, pas de persécution: tant que tu viens pas me chercher je te fait pas chier.

-Reste l'option Peace mon frère, à jouer avec des pincette et te demandant un peux de connaissance en religion en général(je joue sa actuellement avec mon sigire et même avec des connaissances bah c'est pas gagner). Mais dans cette option le Temple dit "ok on respecte ce que vous dites, d'ailleurs les esprits ne sont que des avatars du Créateur, vu qu'il a tout créer". Bon après comme je l'ai dit faut faire gaffe et un raccourci malencontreux est trop vite arriver "Le Créateur a tout créer? Pourquoi alors aurait il créer les féondas?"

Bon après je t'ai principalement montrer les deux extrêmes et le milieu mais tu peux nuancer selon les endroits, les ordres,...

Par exemple l'Eglise actuellement on pourrais la situer entre la seconde et la troisième option: ils acceptent les autres religion mais ne sont pas d'accord avec certaine chose (l'homosexualité et certaines forme de contraception pour ne citer qu'eux)

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samuel
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par samuel » 22 févr. 2011, 07:36

Pour ma part, je pense que même si le Temple a une grosse influence politique sur Gwidre, on ne peut tout simplement pas jeter des millénaires de croyances en quelques siècles.

Le peuple pourra peut être "couvrir" les activités d'un démorthen de passage, le temple coulera sur les rites de ces derniers tant qu'ils ne font pas d'esclandres, etc.

La légalité ne sera pas la même pour le prêtre envoyé pour la "christianisation" d'un village reculé et pour le groupe de chevaliers lame chargé de la même mission.
Dernière modification par samuel le 22 févr. 2011, 08:58, modifié 1 fois.

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remoon
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par remoon » 22 févr. 2011, 07:44

Ouest de Gwidre est sous la domination du pouvoir royale et sacerdotale donc le culte des Esprits n'est pas légal. Mais plus on se déplace vers Est et plus on donne du laisse par le fait de l'isolement et rien autre.
Cette vision est très proche de celle qui y avait au moyen âge, dans les grandes villes ou les lieux très fréquentés le contrôle est complet, mais dans les grandes landes ou forêts peu de contrôle. Et il faut aussi ce dire que les paysans pourrais aussi avoir un petit lieu où prier les dieux païens, même si il y a pas de druides ou autres prêtres païens.

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Deorman
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par Deorman » 22 févr. 2011, 14:12

Pour moi le temple étouffe petit à petit les Démorthèn.
Tant qu'il ne font rien ils sont laisser tranquiles.
Un démorthèn trouvé avec des Ogham sur lui ne sera pas arrêter, tant qu'il nest pas pris sur le fait à éxécuté ses rites païens.

La position officiel du temples est que c'est interdit, mais dans la majeur partie du pays on ignore les gens que l'ont sait pratiquant des tradition tant qu'ils sont assez raisonable pour ne pas exposer leur croyances.

Le temple ne bat pas la campagne à la recherche de site païens mais dès qu'un sanctuaire Démorthèn est découvert il est détruit : les derniers démorthèn essayent de tenir au mieux secret les derniers sites. Et dans certaine régions du pays la résistance est encore farouche.

Cependant , encore une fois, même un homme reconnu comme étant un démorthèn peu traversé le pays sans problème avec peut-être juste un peu plus de surveillance de la part des autorité, tant qu'il pratique pas ouvertement son culte.
"La prochaine fois essayez de mourir plus dans le cadre de notre stratégie"

Chdekeck
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par Chdekeck » 22 févr. 2011, 14:48

Au moyen âge, l'église avait un contrôle omniprésent sur la pensée et sur les actes du peuple. Il ne faut pas oublié que chaque village avait son curé, chaque hameau avait la visite d'un homme église régulièrement, sans compter nombre de monastères et autres abbayes implantés dans des lieux plus ou moins reculés et qui possédaient leurs propres terres et leurs propres métayers. L'hérésie ne venait pas des paysans mais des hommes d'églises eux-même la plus part du temps.
S'il advenait qu'une hérésie naisse en un lieu reculé, dès le XIIIe siècle, et encore plus durant le XIVe, l'église sévissait en envoyant ses sbires et en appelant à la croisade.

Ne jamais sous estimer la vindicte d'une religion d'un dieu unique, car elle est basée sur la négation des autres divinités. Donc comment tolérer si ce n'est accepter d'autres religions à une époque d'obscurantisme ? Elle risque de perdre le contrôle de ses ouailles donc de perdre son pouvoir. Son autorité et son dogme ne sauraient être contestés car une fois encore, le principe de dieu unique ne peut tolérer l'existence d'autres cultes (cf persécution des juifs au moyen âge) ou de déviance par rapport à l'église (croisade cathare, guerres de religion).

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Pénombre
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par Pénombre » 22 févr. 2011, 15:12

Alors...

- officiellement, le dogme du Temple dit "tu n'auras d'autre dieu que l'Unique". Donc, toute forme de prière envers des entités qui ne sont pas l'Unique relèvent de pratiques paiennes. Par "prière" j'entend "démarche visant à obtenir l'intercession d'une entité afin qu'elle intervienne, ou s'abstienne d'intervenir, ainsi que démarche visant à remercier une entité pour son intercession, ou à célébrer sa puissance".

Ca, c'est le dogme. Après, il y a la pratique. Par exemple, si le Temple a fait abattre les pierres levées où se rassemblaient les demorthèn gwidrites pour le tsioghair, il n'a pas fait de même avec les stèles votives que l'on peut trouver le long du fleuve Pezhdour (Voyages p.10). Ces stèles autrefois consacrées à Usgardh ont été retaillées et sanctifiées de manière à louer la générosité de l'être suprême.

En fait, le Temple a une attitude plus hétéroclite qu'on peut le croire vis à vis des croyances locales, principalement parce que son clergé en Tri-Kazel est formé justement de Tri-kazéliens. Par exemple, c'est ce clergé qui a rebaptisé un humble village de pécheurs - celui où accosta le missionnaire Jamian - du nom de Fionnfuar ("froid sacré", dans l'ancienne langue de la péninsule).

Par certains côtés, l'action du Temple vise à conformer le Gwidre à ce que le clergé sait de la Grande Théocratie. Par d'autres côtés, il vise à se développer de manière à ce que les gens de Tri-Kazel puissent y trouver des choses qui leur parlent, à eux, spécifiquement. Et de même, les membres de ce clergé sont nés dans une culture avec des traditions pluri-séculaires.

Fondamentalement, le Temple ne cherche pas tant à éradiquer les autres croyances qu'à amener les gens qui les pratiquent à y renoncer au profit d'une croyance "supérieure". De la même manière que l'église catholique s'est servie du principe des Saints pour capter et transformer d'anciennes pratiques cultuelles liées à des figures mythiques ou mythologiques locales, sans parler du fait que le concept de la Vierge Marie n'est à la base rien d'autre qu'une tentative de récupérer le concept de la déesse-mère et plus généralement de l'archétype féminin à la source de toute chose (en l'occurrence, en considérant que cet archétype n'est pas à la source du monde, mais la mère du prophète qui se trouve être à la fois mortel et divin, fils de l'homme, fils de Dieu et manifestation de Dieu lui-même parmi les hommes...). Ne parlons pas de la fête de la Toussaint, et d'un tas d'autres pratiques paiennes qui furent intégrées, le plus souvent après avoir été altérées, dans le corpus des "pratiques catholiques authentiques". On est loin des purges et autres exterminations, de fait. L'église a bien plus souvent coopté des rites et pratiques locales que brûlé des gens (ce qui n'enlève rien au fait que le fondamental du christianisme reste "il n'y a qu'un seul dieu, c'est le notre, vous avez tous tort").

Tout ça pour dire quoi ?
- il y a dans le clergé des consignes et pratiques qui visent à interdire toute forme de consécration, cérémonie ou autre, qui ne relèvent pas du dogme du Temple.

- il y a des pratiques croisées : par exemple, la fête de l'Earrach-Feis des tri-kazéliens, qui marque le retour du printemps, correspond à Tiraine dans le dogme du Temple, qui marque... la même chose. Ben oui, avant même d'arriver en Tri-Kazel, le Temple aussi célébrait le retour des beaux jours, bêtement. Du coup, certains concepts peuvent être transmis sans trop de difficultés : voir la lettre dans le livre de base ou un gwidrite explique à son cousin l'histoire de l'Earrach-Feis en Taol-Kaer. L'homme y fait le parallèle avec la fête de Tiraine qu'il connait, sans même penser un instant que moins de deux siècles auparavant ses propres ancêtres pratiquaient encore l'Earrach-Feis. Donc, le Temple n'a qu'à altérer la définition ou les rites de certaines commémorations paiennes pour les amener à devenir conformes à celles que lui-même exerce dans les mêmes circonstances.

- il y a des tolérances, officieuses et sans valeur reconnue, pour les "superstitions". On est un peu dans la même situation que ces prêtres de campagne qui pendant des siècles prétendaient lutter contre les superstitions mais étaient bien obligés d'accepter certains rites visant à porter chance, écarter la maladie, etc... du moment que les célébrants prétendaient (ou croyaient pour certains) les réaliser à l'intention de Dieu et non d'anciennes divinités ou figures paiennes.

Pour en revenir à la question de l'inhumation, on touche justement l'exemple des choses ou le Temple est assez ferme, parce qu'il y a bien une divergence de sens fondamental dans les pratiques inhumatoires demorthèn et du Temple.
- Dans la philosophie demorthèn, la mort est définitive, le corps retourne à la terre et l'esprit se réincarne sous une forme ou une autre. On est pas non plus dans les dogmes hindouistes ou bouddhistes détaillant des états et étapes de réincarnation, mais dans une forme d'animisme, rappelons le, plus "souple". Fondamentalement, on considère que l'individu mort disparait, point. Son essence devient autre chose, de la même manière que sa chair devient autre chose et puis voilà. Les spectres et autres trucs du genre sont des infortunés, victimes d'une malédiction ou qui ont le malheur de ne pouvoir disparaitre. Ils ne courent pas les rues, donc, on n'a pas de théories formelles à leur sujet. Donc, enterrer quelqu'un vise en fait à célébrer cette transition. Il y a relativement peu de mausolées visant à protéger une dépouille des éléments ou des charognards dans les pratiques demorthèn. Ils considèrent souvent que la dépouille doit être abandonnée dans un coin tranquille après qu'on procède aux rites (qui peuvent s'accompagner d'une véritable inhumation, d'un masque mortuaire, du dons d'objets destinés à accompagner le défunt un temps jusqu'à ce que son essence disparaisse, etc...). Les gens placés dans de véritables tombeaux protégés sont généralement des héros, des rois, etc... bref, des gens dont la société considère qu'ils ont encore un rôle symbolique à jouer post-mortem. On sait bien qu'ils sont morts, mais on perpétue leur souvenir aussi en épargnant à leur dépouille le sort commun. Après, comme dans toute croyance animiste, certains peuvent croire que tel héros reviendra en temps utile, etc, mais ce sont des croyances locales, pas une croyance globale. Globalement, tu meurs, ton corps et ton esprit retournent à la nature et puis voilà.

- on est pas du tout dans la même logique dans le Temple. D'abord, il y a le concept de l'immortalité de l'âme. Donc, déjà, l'individu persiste après son trépas. Profaner ou abandonner sa dépouille, ça peut être très irrespectueux, voire insultant. Cette même dépouille, c'est dans le mythe d'un monde créé intentionnellement par une entité précise un cadeau divin. Le corps est le véhicule qu'emploie l'âme pour vivre et se parfaire jusqu'à son trépas. Sans être réellement "sacré", il n'est pas qu'un morceau de viande, il est l'outil à travers lequel on peut atteindre la pureté spirituelle. Même si le défunt n'est pas censé revenir et qu'il quitte définitivement son corps en mourant, ce véhicule est donc traité avec un certain respect, bien qu'il soit éphémère, imparfait, etc... car il est après tout un instrument de la volonté divine et le SEUL "outil" dont l'âme a disposé pour cheminer dans l'existence des vivants.

Difficile, donc, d'envisager dans le Temple qu'on autorise quelqu'un à inhumer ses morts selon les rites demorthèn, puisque fondamentalement, chez les demorthèn, on rend de manière formelle le défunt à la nature, alors que dans le dogme de l'Unique, on marque son respect et on espère qu'il rejoindra le créateur. Mais comme on peut le voir, cela n'empêche pas d'interpréter les choses de manière "souple" en disant "bon, le rite est secondaire, l'essentiel est de savoir ce que deviendra le défunt".

Et là, on entre dans toutes les pratiques "diplomatiques" visant à éviter de froisser les autres. On peut donc imaginer que le clergé de l'Unique est moins braqué par ce genre de pratiques en Taol-Kaer qu'à Ard-Amrach. Officiellement, il les réprouve, car le but est de sauver tous les hommes, pas vrai ? Mais dans la pratique, bcp de membres du clergé considèrent que les paiens ne sont pas "mauvais", juste "délibérément ignorants". S'ils veulent se tromper et qu'on ne peut rien y faire, ma foi...

Notez, aussi, que le dogme du Temple n'est pas celui des catholiques : le plus important est de reconnaitre la grandeur de l'Unique. Ceux qui le font, et qui modèrent leurs propres passions, peuvent espérer rejoindre le créateur. Peu importe dans le fond qu'ils continuent à croire en leurs esprits. L'essentiel, même s'ils se trompent, c'est qu'ils ne renient pas explicitement l'existence du créateur, et qu'ils s'efforcent d'agir comme il convient. On est quand même loin du dogme chrétien ou tous ceux qui ont bien vécu mais ne se sont pas convertis selon le rite du baptême ont droit à l'enfer de toute manière...

Ce qui, évidemment, n'empêche pas un certain nombre de gens de le croire. De croire qu'il ne faut pas se contenter de rendre hommage au créateur mais qu'il faut aussi le faire de la bonne manière. De penser que les Ordonnances ne suffisent pas et qu'il faut un zèle, des pratiques, des formes, supplémentaires pour atteindre à l'excellence. Cela va de pair avec le fait qu'on distingue clairement les laics et le clergé dans le dogme. On considère donc que si "être un vrai croyant" est suffisant, être un "meilleur croyant" (donc, plus zélè, pratiquant, rigoureux, fidèle et dévot) est mieux.

On a donc à la fois d'un certain côté diverses formes de tolérance plus ou moins reconnues comme telles (le plus important est de bien se comporter et d'admettre que tout a été créé par l'Unique, le reste, c'est du charabia paien mais c'est pas si grâve) et de l'autre une certaine aspiration à la pureté personnelle qui incite à plus de rigidité et de zèle. D'autant que le clergé dispose de deux branches qui y font particulièrement référence (les moines qui acceptent des privations et restrictions supplémentaires par piété, et les sigires qui attendent des autres un comportement conforme aux normes en plus d'une dévotion sincère).

Au final, on peut aussi dire que le Temple ne nie pas forcément l'existence de la Triade et tutti quanti. Ce que dit le Temple, c'est ceci "les demorthèn ont tort, car si l'Unique avait voulu que les hommes influencent les forces de la nature par la magie, il en aurait donné le pouvoir à ses Elus. S'ils ne l'ont pas, c'est que l'Unique n'attend pas cela d'eux. Donc, les demorthèn sont parvenus à usurper un pouvoir qu'ils ne devraient pas avoir. Il se peut qu'ils aient persuadé des esprits comme ceux qu'ils nomment de les servir, ou que ces esprits n'existent pas et que leurs croyances soient erronées. Cela importe peu. Ce qui importe, c'est que l'Unique lui existe, et que ses Elus n'ont pas de tels pouvoirs. Donc, il faut que les demorthèn cessent de les employer. De fait, les civilisations du Continent ont vécu et prospéré sans ces pouvoirs, donc, le rôle que joue les demorthèn n'est pas indispensable, contrairement à ce qu'ils affirment". Et là, on imagine toutes les controverses que cela peut générer, entre ceux qui disent "les esprits existent mais on ne doit pas les vénérer, seul l'Unique doit l'être et ils lui sont soumis" et ceux qui pronent "il n'y a pas d'esprits, juste l'Unique" ou entre ceux qui disent "les demorthèn doivent cesser car leur pouvoir n'est pas désiré par l'Unique" et d'autres qui diraient "l'Unique a peut-être souhaité les amener à lui par une autre voie que la plus parfaite, parce qu'elle doit peut-être nous servir à nous pour justement renforcer notre perception de la vérité", etc, etc, etc.

Parce qu'au final, comme dans tout monothéisme, on a la dualité suivante :
- on peut dire "c'est comme ça" et nier tout ce qui s'en écarte. Donc, le dogme, dans sa rigidité la plus ferme et la plus absurde. Un seul dieu, un seul dogme, tout ce qui en sort relève de l'hérésie (quand on croit dans ce dieu) ou du paganisme (quand on y croit pas).
- on peut dire "le créateur est TOUT, donc, il est impossible de l'appréhender. Ca n'est pas parce que nous sommes ses élus que nous seuls détenons la vérité. Simplement, les autres sont dans l'erreur mais cette erreur doit nous servir, car elle fait aussi partie du plan divin. La vérité est multiple, nous en détenons l'essentiel, mais personne n'en détient la TOTALITE".

Et replacer les choses dans cette perspective, ça montre que parfois, c'est au sein même du Temple que se trouvent ceux qui sont les plus opposés à l'étroitesse d'esprit. Il ne faut pas oublier que dans notre propre culture, la plupart des penseurs des lumières étaient des lettrés éduqués dans une culture chrétienne ne laissant aucune place à autre chose. Ils n'ont pas TOUT inventé eux-mêmes. L'histoire des idées montre bien qu'ils ont souvent repris et développé ou rendu valables des concepts, des thèses, des idées qui avaient longtemps existé de manière souterraine au sein même de ce corpus religieux. On ne se détourne pas de "la vérité unique" simplement par opposition. On peut aussi le faire parce que, au nom de la vérité justement, on cherche à aller au delà de réponses qui visiblement... ne suffisent pas.
Ce que nous écrivons dans la gamme officielle des Ombres d'Esteren n'est pas "la vérité" inaltérable et absolue.

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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par Tosheros » 22 févr. 2011, 22:04

Oui, c'était un peu la déduction que j'avais faite, notamment du passage concernant Tiraine qui était assez bien écrit de ce point de vue là. ^^

Je comprends bien la nuance entre le dogme tel qu'il a été importé du Continent et la façon dont il s'est adapté aux mœurs Tri-Kazéliennes.
Mais par exemple, les sigires luttent contre quoi? Certaines formes associées aux forces du mal décrites explicitement par Soustraine j'imagine, la sorcellerie ou ceux qui se font manipuler par les démons par exemple, mais ils doivent aussi remettre dans le droit chemin ceux qui ne vénèrent pas l'Unique ou ils n'ont pas à agir à ce niveau là?
Pénombre a écrit :Pour en revenir à la question de l'inhumation, on touche justement l'exemple des choses ou le Temple est assez ferme, parce qu'il y a bien une divergence de sens fondamental dans les pratiques inhumatoires demorthèn et du Temple.
Yep, c'était surtout là que je butais, vu que c'est quand même surtout dans le rapport à la mort que les visions des deux factions j'me disais que c'était surtout là qu'on rencontrerais des divergences.
Pénombre a écrit :De fait, les civilisations du Continent ont vécu et prospéré sans ces pouvoirs, donc, le rôle que joue les demorthèn n'est pas indispensable, contrairement à ce qu'ils affirment.
Ça par contre, j'étais complètement passé à côté.
Bien que n'excluant pas la possibilité d'anciennes culture animistes sur le Continent du temps de l'Aergewin je m'étais pas rendu compte de l'impact sur la mainmise des Demorthèn de cultures ayant réussi à vivre sans suivre les principes élémentaires et le rapport à la nature prêché par les Demorthèn, c'est une bonne piste pour du développement de personnage ça...
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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par Pénombre » 23 févr. 2011, 11:57

Pour la petite histoire, il y a certainement eu des pratiques animistes sur le continent, et très probablement des gens qui tout en ayant des croyances différentes de celles des demorthèn ont obtenu des "pouvoirs magiques" interprétés à leur façon sur les forces de la nature. Et de la même manière que les demorthèn en Tri-Kazel, les chamanes et autres prêtres du Continent ont certainement été eux aussi très impliqués dans la protection des populations de l'époque lors de l'Aergewin. Car, rappelons le, ce désastre semble avoir concerné tout Esteren, de même d'ailleurs que la menace feonde en général.

Pour en revenir à la présence de demorthèn ou équivalents sur le Continent, le fait est que si ce qu'on raconte sur la Grande Théocratie est exact, au moins dans les grandes lignes, ça fait longtemps que ces gens là n'y ont plus droit de cité. Ce qui n'a pas apparemment empéché la Théocratie d'être une nation puissante et prospère. Si les histoires sur le prophète sont exactes, la Théocratie se serait établie aux environs de -500/-450, soit il y a environ 1300 ans, voire davantage. Même si cette nation a certainement subi des revers, elle a cru en puissance et s'est passé à la fois des croyances et de la magie "animiste" pendant 13 siècles, quand même. Comment amener les croyants du Temple à considérer que le mode de civilisation indigène à Tri-Kazel est "meilleur" alors qu'ils ont la preuve à travers la Théocratie qu'embrasser la voie de l'Unique est tout à fait valable, et pas qu'au niveau religieux ?

Dans la Confédération, les choses semblent plus complexes, puisque les magientistes ne sont apparemment qu'une faction parmi d'autres au sein du parlement, mais de fait, l'économie et l'industrie des confédérés dépendent énormément d'eux, ce qui fait de l'ordre magientiste la faction la plus puissante. Là encore, les tenants de l'équilibre naturel, s'ils existent encore, ont certainement une influence des plus minimes. Mais, un peu à l'image de nos sociétés industrialisées, il se peut qu'ils constituent des groupes ou des factions plus ou moins légaux. Mais le fait est que la confédération a pu devenir puissante sans leur participation.

(En réalité, évidemment, il n'y a pas UNE bonne façon de vivre ou de développer une culture. Le principe qui sous-tend le jeu, c'est que chaque faction à des choses à apporter. Si certaines ont davantage "raison" que d'autres sur certains secrets du jeu, aucune n'est autonome et ne changerait la donne si elle règnait seule sur toute la planète. Au cas où, si on insiste sur la possibilité de créer des persos d'obédiences diverses dans le Livre 1 et qu'on essaie de pousser à un jeu le plus coopératif possible malgré leurs divergences, c'est pas pour rien...;)

Les demorthèn ont joué un grand rôle en tri-kazel par le passé, notamment lors de l'aergewin. Et des gens comme eux, antérieurs à la magience et au Temple, ont certainement joué un rôle similaire sur le continent. Mais ces nations continentales montrent qu'il est possible d'avoir une civilisation prospère qui ne perpétue pas cela. Evidemment, cette prospérité à un prix, qui peut ne concerner que les humains qui la refusent, ou leur environnement. Elle n'est pas intrinsèquement "bonne" mais juste une conception de l'existence qui peut s'opposer aux traditions en disant "ben on peut faire autrement, la preuve". La civilisation de tri-kazel d'inspi demorthèn a un prix, aussi, mais il n'est pas le même, simplement.

Dans l'absolu, si les demorthèn et le Temple ou les magientistes connaissaient l'exacte vérité de leurs croyances, ils subiraient certainement divers bouleversements, d'autant plus profonds qu'elles sont rigides à la base, mais ils découvriraient aussi de nouveaux moyens de les développer, sur d'autres axes. Le monde a de la place pour ça. Aucune des factions n'a entièrement raison, mais aucune n'a complètement tort non plus, à la fois au niveau culturel et concernant les enjeux du jeu.

Mais le monde peut très bien continuer sans qu'une telle révélation globale se produise jamais. Chaque faction peut continuer à défendre, avec justesse, ses pratiques et ses idées, car concrètement, elles fonctionnent. Simplement, comme dit plus haut, si une seule des trois factions parvenait à éradiquer totalement les deux autres, ça n'apporterait rien de mieux au final. Et ça pourrait même compliquer les choses si cette faction parvenait à dominer Esteren en entier.

Quelque part, Tri-Kazel est un peu l'endroit ou se rencontrent et se confrontent à peu près à armes égales trois conceptions divergentes de l'existence. De cette confrontation peuvent naitre les conneries habituelles (repli sur soi, intolérance, guerre, stagnation, contestation...) ou autre chose. Il y a des gens, dans chaque faction, qui pensent pouvoir tirer des enseignements de ce que les autres mettent en avant. Ou qui souhaitent en tous cas bâtir des rapports moins conflictuels. Il va sans dire qu'un personnage comme Algwich Dert (le demorthèn conseiller du roi de Taol-Kaer) ne fait certainement pas l'unanimité parmi les autres demorthèn, par exemple. Il va sans dire, aussi, que même parmi l'entourage du Hiérophante à Ard-Amrach, il n'y a pas que des bigots fanatiques qui considèrent forcément que tout ce qui n'est pas d'accord avec leur foi doit être converti de force ou éliminé. Et au sein de l'ordre magientiste, il y a certainement des gens qui ont des interrogations sur le divin, ou qui cherchent à employer leur science sans qu'elle ait autant de conséquence sur l'environnement, par exemple.

La question est alors de savoir si vos joueurs souhaitent incarner des personnages qui sont susceptibles de participer à ces tentatives de rapprochement, ou qui au contraire veulent interpréter des gens qui estiment qu'il faut que les autres se plient à leur conception du monde, parce que c'est la meilleure. Les deux sont possibles, et à un certain niveau de jeu, elles se valent. A un autre, la coopération et l'ouverture d'esprit sont au contraire plus souhaitables, car il y a des enjeux qui les rendent nécessaires, en fait. Si vous mettez ces enjeux en avant, évidemment.
Ce que nous écrivons dans la gamme officielle des Ombres d'Esteren n'est pas "la vérité" inaltérable et absolue.

Mais juste ce que nous écrivons.

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Re: Demorthèn en Gwidre

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Message par SeigneurAo » 23 févr. 2011, 13:25

Il y a également un autre aspect à ne pas écarter.
Une religion peut toujours choisir d'intégrer certains rites, croyances, fêtes afin d'absorber les pratiquants de ces derniers.
Le catholicisme l'a fait avec certaines fêtes celtiques et/ou païennes.
Quand on ne peut pas détruire son ennemi, il faut le convertir à sa cause.

Dans le cas précis des rites funéraires Pénombre semble souligner des divergences fondamentales qui excluent a priori cette solution.
Mais ne pas oublier qu'en matière de religion, le pragmatisme prend parfois le pas sur le dogmatisme (et quelque part, c'est tant mieux).

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