Alors,
Les sigires, comme tout le reste, sont moins monolithiques qu'il n'y parait, ce qui fait que vous avez la main pour accentuer certaines facettes plus que d'autres.
- on a le côté "inquisiteur-bourrin-bucher", que les joueurs aiment détester.
- on a aussi le versant "enquéteur" au sens large du terme
- on a également les sigires en mode furtif : ceux qui montent des pièges pour appâter les impies, ou qui infiltrent sous couverture des groupes sociaux officiels ou officieux. Toujours dans le but de démasquer ceux qui luttent contre le Temple et ceux qui propagent des croyances interdites en secret.
Par rapport à cela, le sigire à titre individuel peut être bien des choses :
- un fanatique rentre-dedans et agressif
- un individu méticuleux qui tente de comprendre les croyances erronées des autres, pour mieux démontrer leurs aberrations
- un investigateur qui cherche la vérité aussi bien profane que divine.
- un individu qui lutte dans l'ombre contre des menaces identifiées, ou moins connues.
- quelqu'un qui est en porte-à-faux vis à vis d'une partie de la hiérarchie, dont il connait l'hypocrisie et les manquements
- un assassin dévoué, qui agit simplement sur ordre en ayant une foi aveugle dans ses supérieurs, non pas parce qu'il ignore leurs propres manques, mais simplement parce qu'il a juré de les servir
- un espion, qui se fait passer pour une autre personne dans un but précis, ou pour collecter des informations de manière plus générale.
- un juge compatissant, qui tente de voir si l'hérétique peut être sauvé, ou s'il doit être puni, au cas par cas. Ben oui, rappelez vous les Ordonnances, elles sont pas si restrictives que ça et un homme de nature compatissante peut trouver matière à pardonner beaucoup en les interprétant sans s'attacher aux innombrables coutumes, pratiques rituelles, habitudes et jurisprudences qui se sont greffées dessus au cours du temps.
Officiellement, les sigires ont un mandat souple, qui reflète cette diversité. On ne leur demande pas de convertir, mais de punir ou de sauver, et c'est dans cette dimension du "je fais des choses atroces dans un but censément noble" que peut se trouver évidemment toute la dimension tragique de la chose. Ils tiennent à la fois des gens que les autres adeptes de l'Unique craignent, mais respectent. Ils tiennent à la fois de l'organisation de police publiquement visible, et de tout ce qu'une tâche policière représente d'investigations discrètes, de mensonges, d'infiltration et, aussi, de coupables indulgences (genre "je sais que tu es un hérétique mais je te laisse vivre et faire des salamalecs tant que tu me renseignes à l'occasion").
Si vous voulez n'en faire que des bourrins, faites le. Rien que ce que suggère la fiche de Frère Daernic - mais nous n'en parlerons pas ici

- montre que les choses peuvent être plus... compliquées. Ne serait ce que dans les rapports que les sigires ont entres eux, ou avec le reste du monde.
EDIT : en ce qui concerne les limites de leur juridiction, ben il faut aller au concret : les sigires font partie du Temple et le Temple a une autorité reconnue en Gwidre. Donc, selon la loi de Gwidre, un sigire agit selon certains mandats de manière légale. En théorie, de la même manière qu'un chevalier gwidrite, ou un hilderin, ou n'importe quel autre détenteur de l'autorité, peut poursuivre hors des frontières de son royaume un criminel légalement reconnu comme tel, un sigire peut donc poursuivre ailleurs un criminel au sens religieux du terme.
Après, la nature du crime complique les choses. Un sigire qui dit "je traque un sorcier" sera peut-être moins mal accueilli qu'un sigire qui dit "je traque un demorthèn". Et il y a l'histoire de la guerre du Temple, aussi, qui fait qu'on apprécie peu dans les royaumes voisins de voir débouler des gens armés portant les couleurs du Temple. Donc, selon comment un sigire présente les choses, on peut très bien lui dire "ici, la personne que vous recherchez n'a rien fait de répréhensible. Dégagez". De manière attenuée, on peut avoir le même cas de figure si on chevalier ronce ou hilderin s'aventure à l'étranger en disant "je traque un meurtrier". Oui, le meurtre (à l'encontre de la croyance) n'est pas plus toléré dans les autres royaumes, mais on peut lui dire aussi "votre meurtrier n'a rien fait chez nous, alors laissez le tranquille".
Il n'y a pas d'accords d'extradition et trucs du genre. C'est même chez nous un concept relativement récent, alors que pendant des siècles, bandits et renégats parcouraient l'Europe en long et en large. L'autorité d'un individu qui est un représentant de l'ordre dans un royaume peut donc ne pas être reconnue comme telle à l'étranger. Ou on peut lui demander d'accepter d'être accompagné pendant ses recherches. A moins qu'on lui dise "okay, on l'arrétera et on vous préviendra si il passe dans le coin, mais vous n'avez rien à faire ici. Laissez nous agir chez nous comme il nous convient".
Tout est possible. Certains seigneurs frontaliers ont forcément mis en place des choses formelles à cet égard (le seigneur untel est connu pour ne jamais accorder l'asile sur ses terres, mais si on est poursuivi pour des raisons religieuses, il fera exception...).