Le blog d'Iris

[Fafi06]

En rapide question temps : Scénario=>fil rouge
Inconsciemment, le meneur (ou créateur) est nourri de tout ce qu'il voit autour de lui, notamment de plein de scénarios des médias (livres, BDs, séries TV...). Donc il va piocher dans ces références pour en dériver une adaptation plus ou moins flagrante dans son "ambiance" (campagne/monde). Je ne dis pas qu'il soit impossible de s'en affranchir, juste qu'il est très difficile de ne pas le faire, il suffit juste d'en être conscient. C'est un peu comme au Cinéma. Les films porteur d'un vrai concept qui surprennent ne sont pas légion...
En ce sens, les joueurs qui sont autant impliqués dans le meta-jeu de la partie que dans le RP lui-même (et quoi qu'en pensent les gens bien pensants), vont toujours être tentés de relier leur expérience actuelle dans la partie à un schéma connu. Une fois leur association "trouvée" (et je ne dis pas que ce soit la bonne), il y a toujours une part de satisfaction de l'avoir trouvée et de savoir anticiper la suite. C'est heureusement un principe inhérent à notre condition de survie qui nous fait apprendre des schématiques pour mieux les anticiper... Donc quelque part, pour les joueurs, c'est gratifiant d'arriver à identifier le fil rouge et de savoir comment s'y prendre pour le résoudre.
Oui mais, me direz-vous, je suis à côté, sinon il suffirait de faire toujours le même scénario et hop ça y est.
Non c'est un peu plus compliqué. Il est gratifiant de savoir identifier un fil rouge quand on a un peu bossé pour le trouver. Sinon on tombe dans l'ennui.
Mais, donc il ne faut pas faire la même chose ?
Non, il ne faut pas faire la même chose, mais il est de bon ton de ne pas trop déroger des règles. Ainsi, faîtes un scénario classique genre princesse en haut du donjon, faîtes suer les PJs pour arriver en bas du donjon, et d'un coup, trucidez la princesse sous leurs yeux.
C'est totalement inédit ! et probablement plus logique. Le méchant pourrait bien trucider la princesse plutôt que de risquer qu'elle soit libérée puis s'envoler sur son dragon personnel préparer un autre mauvais coup.
Mais ce n'est pas le dénouement attendu par vos joueurs. Si on emprunte le mythe de la princesse en haut du donjon, c'est pour qu'elle soit sauvée, je dirai même mieux, c'est pour que les PJs la sauvent. Et encore mieux, pour qu'un PJ la sauve et qu'elle en tombe follement amoureuse. Ce n'est pas une question de mièvrerie, c'est le mythe...

[lcwild]

Fafi, je comprends et adhère à ton point de vue, tout du moins en partie.
Comme tu dis, c'est gratifiant pour le joueur de comprendre le fil rouge, mais les rebondissements, c'est à dire les points qui sortent du fil rouge imaginé par le joueur, sont justement ce qui évite l'ennui.

Pour moi, il faut donc chercher à donner un référentiel au joueur pour qu'il se sente "en terrain connu", mais sortir des sentiers battus régulièrement afin qu'il ne s’ennui pas.

J'aime bien ton exemple de la princesse, justement car la tuer renverse l'attendu du tout au tout et permet en outre d'approcher plusieurs points :
- Que se passe-t-il ensuite ? Le joueur va-t-il la venger ? Va-t-il rentrer et assumer son echec ?
- Comment le joueur a-t-il vécu ce traumatisme ? Quel est son impact psychologique ?
- La prochaine fois que le joueur trouvera le fil rouge, sera-t-il autant enclin à le suivre ou cherchera-t-il à le changer pour éviter une nouvelle fin tragique ?
- La prochaine fois qu'il trouvera le fil rouge, fera-t-il confiance dans le fil rouge ? (permet d'éviter l'ennui)

Ainsi, utiliser un mythe n'est pas synonyme pour moi de le respecter à la lettre.
Je rejoins ici Iris sur le fait qu'un mythe est vivant et son histoire change en fonction se l'auteur (dans le JdR, l'auteur sera bien le meneur, ainsi que les joueurs).

[Fafi06]

La tuer :

Alors oui, d'un point de vue étude psychologique sur les intervenants (réactions adaptation et apprentissage) c'est novateur et intéressant. Maintenant, dans une parie de jeu de rôle, ce n'est pas le cadre idéal à créer. Surprendre les joueurs est une chose, les rendre inconfortables en est une autre. Les balloter un peu, les malmener est acceptable pour eux dans la mesure où ils ont l'espoir (ou le désespoir) de s'en sortir in fine. Par contre, dans la mesure ou tu clôtures dans cette zone d'inconfort, c'est un peu le contrat de jeu de la partie que tu remets en question. C'est à manier avec précaution, et tous les joueurs ne se sentiront pas à l'aise avec cette situation.
Et même dans le gothique et l'horreur on retrouve ces codes et ces attentes. Tu peux massacrer allègrement à la hache-troçonneuse un PJ face au grand méchant de la partie. Par contre, aucun n'acceptera qu'il se soit enfoncé une branche dans l’œil jusqu'au cerveau simplement parce qu'il a foiré son jet de survie en explorant le bois du coin au début du scénario... C'est surprenant mais incongru...

[Iris]

Hop hop !

Un chti article sur la documentation et la création de bestiole :

http://ombresdesteren.blogspot.fr/2015/ ... avaux.html

[Akae]

Ton interprétation correspond à la deuxième optique que j'ai décrite.

Personnellement, je crois qu'Esteren contient les deux dans ses gènes (la preuve, justement, les scénarios d'Akae...).

Et je te confirme que ma vision d'Esteren est liée à mon tryptique et qu'Esteren possède dans ses gènes les deux. Mais qu'on soit clair et c'est affirmé dans le Livre 1 : " [...] la plupart sont de formes humanoïdes, et même en de rares cas, trop ressemblant à nous autres les humains [...]" pour le reste je vous encourage à relire le chapitre dédié dans le même ouvrage. Donc clairement la première chose que s'attendent à voir des habitants de Trikazel lors d'une attaque de Féondas ce sont des groupes, hordes, individus bien dégueux et déformées à l'apparence humanoïdes. Absolument tous les croquis, et illus des féondas de ce chapitre sont humanoïdes et font penser à nos bon vieux zombies et autres morts-vivants et les Drèins ont visiblement cette même origine ou en tous les cas parodie d'êtres humains. Ensuite les scénarios ont choisi de se pencher sur d'autres aspects de la menace, consciemment ou pas de la part de leurs auteurs, mais clairement à l'origine une part non négligeable des Féondas sont humanoïdes. Et au niveau de l'horreur personnellement, je trouve justement que jouer sur cette ambiguité suscite plus d'angoisse, d'horreur, etc. chez mes joueurs. Car l'air de rien un monstre, reste un monstre qu'on poutre avec ou sans difficulté, mais où le questionnement reste moindre au delà de la simple dangerosité de la bestiole. Quand, par contre la menace est un reflet déformé, singé, désintégrer de soi même ça a encore plus d'impact. C'est aussi justement le meilleurs moyen de jouer sur les quiproquo et faire poser plus encore de questionnement quant à l'origine, la nature, les buts de ces êtres. Dans l'image d'une reine, en fait c'est une scène de la nouvelle de Nico qui m'a donner toute la thématique : le moment où le héros prisonnier des magientistes se retrouve face à la Reine, que quelque chose de puissamment humain et pourtant incompréhensible, se passe entre eux et qu'elle décide de l'épargner. Pourquoi? Si la destruction de l'humanité est leur motivation, elle l'a épargné? est-ce parce qu'il reste une once d'humanité dans cette créature, est-ce qu'elle perçoit des choses qui font qu'elle le laisse en vie pour atteindre ses buts plus tard (et démontre une clairvoyance étourdissante et un danger plus grand encore), ou décèle t-elle quelque chose chez lui de particulier d'autre. Bref on comprend en filigrane ce que j'ai choisi d'évoquer personnellement avec cette histoire d'amour dramatique, etc... bref la perte de son humanité en quelque sorte et que comme là par contre le souligne Iris au final humain/féondas qui est le vrai monstre ou tout du moins quel est le pire

[Pierrot le fou]

Mais... merci Akae ! Tu exprimes parfaitement ce que je ressentais !

[Iris]

Ce n'est pas un article made in Iris, mais j'ai lu un des livres auquel l'article fait référence : Alain Testart, L’amazone et la cuisinière, anthropologie de la division sexuelle du travail (2014), NRF

Il s'agit donc d'anthropologie et de question sur les symboles (sang, sel, mer, vin, ...) et la manière dont la division symbolique du monde implique une division sexuelle des tâches. C'est typiquement le genre de sources que j'utilise pour concevoir le surnaturel et le sacré, un de mes matériaux bruts de prédilection en somme ^^

http://droitcultures.revues.org/3589#ftn1

[Iris]

J'ai tendance à avoir un certain goût pour le coupage de cheveux en quatre et l'un de mes sujets préférés est : "qu'est-ce que le système dit de l'univers ?"

En l'occurrence je m'interroge sur les systèmes de magie : http://irisdautomne.blogspot.fr/2015/11 ... usage.html

... et sur comment choisir / concevoir un système de magie qui traduise une représentation du surnaturel (celle de l'univers qu'on veut concevoir donc)


Edit : et la suite http://irisdautomne.blogspot.fr/2015/11 ... usage.html ... et je suis loin d'être au bout ^^

[Iris]

Hop hop !

Je vous propose un chti sondage pour faire part de votre sentiment sur les feonds et surtout, de vous donner la parole quant au feond de vos rêves

https://docs.google.com/forms/d/1FkGigo ... =send_form

Dans un prochain article de blog je pourrais dépouiller ces données et vous parler de vous, oui, de vous !

[Arthus]

Répondu!

Quelques mini remarques : je trouve que la distinction entre "humanoïde difforme" et "humanoïde un peu difforme" n'est pas très claire, et je trouve qu'il manque une option pour l'environnement de prédilection : peut être rencontré partout en Tri-Kazel (il n'y a donc pas de zone géographique ou d'environnement de prédilection, on est en sécurité nulle part... )