Pour avoir déjà été relecteur sur Donjons, je confirme qu'il n'est pas facile, même en tant que relecteur, de concilier plein de "contraintes" lors de ce travail.
Quelques trucs dont je me souviens:
- Essayer de se mettre à la place de l'auteur pour deviner ce qu'il a voulu faire jouer (ambiance, type, effort). On est pas l'auteur, on est force de proposition pour abonder dans son sens, pas pour refaire ce qu'il a créé. Cela implique de changer son status de MJ. En tant que MJ, on peut bousculer ce qui a été écrit, penser que tel ou tel point ne marchera pas à notre table, que ceci ne cadre pas avec ce qu'on a comme image du monde. On peut refaire pas mal de choses. Ici, il faut se recentrer sur la gamme et l'auteur. Cela ne veut pas dire qu'il ne puisse y avoir d'incohérence, mais qu'il faut bien prendre garde, quand on rencontre ce genre de sensations, à revoir les bases pour identifier si c'est notre vision, ou celle du projet qui est en jeu.
- Se rendre compte des contraintes fortes à la publication (genre signage restreint, beaucoup d'idées et de concepts à écrire, et finalement pas assez de place pour se laisser à tout exprimer. On voit parfois des fins "rapides" parce que l'ambiance a été super décrite, et que le signage limité oblige à finir le scénario de façon abrupte... donc dilemme pour l'auteur sur où passer l'effort, voir envie de réécrire ce qui a déjà pris beaucoup de temps à écrire)
- Ménager l'auteur. Cela passe par faire des remarques constructives, prendre du temps pour tourner les remarques à faire de façon à ne pas braquer l'auteur. Ne pas oublier qu'il y a passé du temps et de l'énergie, et que ça a sa valeur.
- Proposer le plus souvent possible des solutions, faire des propositions. La critique est facile, la réalisation moins. Ca force le relecteur à se coller au problème de résoudre ce qu'il a entrevu, et ça donne des directions claires voire des facilités de correction pour l'auteur. ET rester humble dans ce qu'on propose. Le relecteur n'a pas le choix final. Ce n'est pas lui qui choisi ni ne valide ce qu'il a proposé. C'est une aide qu'on propose, pas une vérité.
- Accepter que le travail est souvent "ingrat". Non pas que l'on ne soit pas remercié, rien à voir là dedans

Mais il faut se rendre compte qu'une fois la relecture faite et proposée, on n'aura pas de retour sur la suite. C'est l'auteur ou d'autres relecteurs qui vont suivre, et ils en vont pas prendre le temps de revenir point par point sur votre travail. Il faut être conscient que ce serait gratifiant certes, mais que ça demanderai énormément de temps qu'ils n'ont pas à passer. Dans la même veine, il faut aussi être conscient que nos propositions ne seront pas forcément suivies. Dans l'ouvrage final, vous retrouverez peut-être des choses que vous avez remarqué... ou pas. Le choix n'appartient pas aux relecteurs.
- Avec toute notre bonne volonté de relecteur, et malgré tous les conseils qu'on peut avoir (accompagnement qui a beaucoup progressé sur D&D/Les OdE), il y a des contraintes finales qque l'on ne voit clairement pas. Je parle de signage parce que c'est une très grosse contrainte, mais cela peut être aussi la mise en page.... Bref, cela façonnera clairement la fin du procès de publication et aura forcément un impact par rapport à ce qu'on a relu
Bon allez, assez écrit, j'ai du boulot tiens